PMT 2013 : Florent Gougou

« Comprendre les mutations du vote des ouvriers.
Vote de classe, transformation des clivages et changement électoral en France et en Allemagne depuis 1945 »

 

Cette thèse de science politique porte sur les mutations du vote des ouvriers en France et en Allemagne depuis 1945 et leurs conséquences sur le changement des rapports de force électoraux dans les deux pays. Inscrite dans le champ des études électorales, utilisant des données d’enquête par sondage et des résultats électoraux, elle vise à progresser dans la compréhension des transformations du paysage politique dans les démocraties occidentales en se focalisant sur les évolutions du vote du groupe social qui a longtemps constitué le noyau électoral des partis de gauche: les ouvriers. […] Le premier résultat important concerne la forme du changement du vote des ouvriers : en France comme en Allemagne, le recul du « vote de classe ouvrier » en faveur de la gauche est progressif et antérieur à l’arrivée au pouvoir du PS et du SPD. Il débute à la fin des années 1950 en Allemagne et à la fin des années 1970 en France. Mais il est plus marqué qu’en Allemagne : depuis le milieu des années 1990, les ouvriers français n’accordent plus aucun avantage à la gauche. Le deuxième ensemble de résultats est lié au moteur du changement. En France comme en Allemagne, les évolutions du vote des ouvriers passent par l’arrivée de nouvelles cohortes dans le corps électoral. Le troisième ensemble de résultats est lié aux nouvelles spécificités du vote des ouvriers. Le désalignement des ouvriers a conduit à une forme de droitisation, mais pas seulement. En Allemagne, c’est l’abstention qui a été favorisée. En France, il y a aussi eu un retrait du jeu électoral, mais le désalignement s’est avant tout combiné à une dynamique de réalignement vers l’extrême droite à partir de 1984.

Florent Gougou, né en 1982, a étudié à Sciences Po Paris, et s’est spécialisé au cours de son cursus dans les études électorales et la politique comparée. Après un master recherche en sociologie politique obtenu en 2005, il s’est consacré à travers différents articles et programmes de recherche, aux phénomènes électoraux en France et en Allemagne. Après avoir participé aux activités du collège doctoral franco-allemand Codese, (Sciences Po Bordeaux et Université de Stuttgart) il a achevé en 2012 sa thèse de doctorat, en collaboration avec le collège doctoral franco-allemand, pour laquelle il obtient la mention Très honorable avec félicitations. Il est actuellement Post-doctoral Research fellow à l’université d’Oxford, et chercheur associé au Centre d’Études Européennes de Sciences Po.

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