« L’européanisation de la compétition électorale en France, en Allemagne et au Royaume-Uni (1986-2009) »

Partis politiques, jeu démocratique et intégration européenne de l’Acte unique à la crise de l’euro

 

Depuis le milieu des années 1980, la construction européenne est entrée dans une phase d’accélération qui voit l’affirmation de l’Union européenne comme un espace de décision politique à part entière, dont les prérogatives deviennent toujours plus palpables au niveau national. Cette thèse explore les conséquences de ce processus sur la compétition électorale, en examinant en particulier les effets de l’européanisation des politiques publiques et de la politisation de nouveaux enjeux liés à l’intégration. L’étude empirique montre les opportunités et les contraintes qui découlent de l’intégration pour chaque parti, avant de rendre compte des réponses apportées par les acteurs partisans à différents niveaux. Elle s’appuie pour cela sur l’analyse d’un vaste corpus de documents, notamment sur la couverture médiatique des questions européennes, l’évolution du climat d’opinion, l’européanisation des politiques publiques, les congrès des partis sociaux-démocrates et les programmes électoraux des différents partis. La thèse met en évidence une européanisation différenciée, mais significative, de la structure d’opportunités des partis. En raison des résistances déployées par les acteurs partisans qui dominent la compétition inter- et intra-partisane, cette tendance n’affecte les dynamiques de compétition électorale qu’à la marge.

 

 

Née le 13 mars 1983, Isabelle Guinaudeau est aujourd’hui chargée de recherche au CNRS, laboratoire Pacte (Sciences Po Grenoble). De septembre 2011 à août 2012, elle a occupé une fonction de post-doctorante au sein du programme interdisciplinaire Max Weber, à l’Institut universitaire européen (Florence, Italie). C’est également en 2011 qu’elle soutient sa thèse et effectue son doctorat dans le cadre du collège doctoral franco-allemand Comparing Democratic Societies in Europe, qui allie Sciences Po Bordeaux à l’Université de Stuttgart.